roland schär

le moulin de saint rémy, destiné un temps à devenir musée, garde encore les traces de cette intention. chacune des trois salles est équipée d!une importante vitrine, avec des étagères et parois vitrées qui sont, aujourd!hui, autant de surfaces et d!espaces disponibles pour accueillir le dessin.

les trois salles avec leurs vitrines marquent les étapes de l'exposition, en définissant un territoire muséal. entre collecte, agencement et exposition, émerge une géographie à la fois intime et référencée culturellement qu!il s!agit d!interroger encore pour en tirer de multiples lectures.

les vitrines jouent le rôle de laboratoires sous vide, distanciés, où ont lieu des inventaires et des récolements, des fouilles et des déplacements, des déracinements et des rapprochements selon des critères constamment remis en question. chaque fragment d'objet, de texture, de couleur et de forme devient interrogation. il s!y élabore un discours graphique, mêlant le local et l!ailleurs, les tentatives d!organisation et leurs échecs heureux, les paradoxes d!une pratique et sa quasi-science qui la regarde balbutier.

l'exposition apparaît comme un « état de l'art » subjectif et temporairement valable, susceptible de modifications jusqu'à la dernière minute, pris dans un constant renouvellement.