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la table d'hypothèses
la table d'hypothèses réunit des objets de savon de formes hybrides issues de morphings d'objets quotidiens. ce sont des organes du monde des objets. ces objets peuvent être manipulés par le visiteur, il peut les examiner, les interroger, les organiser, les classer s'il en éprouve le besoin, et s'interroger sur les références auxquelles il fait appel pour appréhender un univers nouveau, inconnu.
vue exposition singen, juillet 1997
(photos joachim schwitzler)
(...) L'approche opérée par Roland Schär conserve évidemment une part importante de rêverie poétique et sa méthode reste largment subjective et aléatoire. Il se peut, par exemple, que l'ordre des regroupements autant que leur contenu change d'un accrochage à l'autre. Il n'empêche que son intuition peut à juste titre revendiquer une dimension spéculative et en ce sens, la présence des planches anatomiques comme repères de classification a posteriori participe totalement de la logique de l'oeuvre. Cette intuition repose largement sur la conviction qu'entre les choses et entre les gens, plutôt que le vide, gît un potentiel de formes, une réalité mouvante et souple qu'il s'agit d'informer. C'est ce protocole d'information qui sous-tend les autres réalisation de Roland Schär et en tout premier lieu ses Tables d'hypothèses, exemple-type de la volonté d'information que nous évoquions à l'instant. Sur un plateau en alluminium conçu par lui et qui évoque la table de dissection, sont disposées différentes formes réalisées à base de savon, de cire et de parafine. C'est la traduction tridimensionnelle des dessins d'anatomies. Au visiteur de les agencer, de les classer selon ses propres critères: il ne s'en prive pas. Cette réification produit plus de trouble encore que les dessins tant ces objets témoignent de synthèses plastiques autant que d'inconscient formel et culturel, d'anthropologie imaginaire. (...) >> jean-marc huitorel, "la migration des formes", catalogue le parvis,
Jean VIALA, "Virtualités de la matière", 1997
Peut-on oblitérer la solution de continuité qui distingue les objets les uns des autres? Comment abolir l'espace qui les sépare?
Au-delà de cette approche spatiale, l'artiste explore ici une autre dimension de l'identité des objets: celle de leurs hybridations.
En d'autres termes, on peut considérer que deux objets sont séparés par l'espace qu'il y a entre eux - mais on peut aussi penser qu'ils sont reliés par leurs différentes hybridations.
Dans ses "morphings", Roland Schär balise cet espace abstrait des dérivations de quatre objets distincts choisis pour le sens de leur confrontation.
Les objets métis résultant de l'exploration de l'homogénéité de ces différents espaces lacunaires sont alors reclassés par l'artiste (en utilisant par exemple comme critère discriminant des formes tirées de planches anatomiques) dans des familles dont la syntaxe décèle au sein même de cet espace de nouvelles structures qui viennent questionner notre perception autant que notre connaissance des objets initiaux.
La série des "émergences" vient prolonger ce travail en approchant l'objet en formation: de ce tissu conjonctif, de ce soma duquel relèvent les objets et leurs hybridations, se révèlent des formes, se dessinent des contours. Dans l'opacité laiteuse de cette matière labile, en constante mutation, des agglomérats grenus se cristallisent, des modelés hyalins coagulent. La matière ne se présente plus ici sous ses occurences, mais sous ses virtualités.
tentatives d'organisation :